La station de ski de Saint-Véran

Découvrez l'histoire de la création de la station et son évolution à travers le temps : les dates et les Saint-Véranais qui ont marqué son histoire.

Les premiers skieurs de Saint-Véran

Peu après la guerre de 14, les Saint-Véranais découvrent la pratique du ski grâce aux chasseurs alpins. L’armée française a en effet formé l’unité de montagne 159 à Briançon et l’unité 157 à Gap.

 

En 1931-1932, M. Lane est instituteur à Saint-Véran. Il crée l’association sportive : « L’étoile sportive des plus hauts-alpins » pour les jeunes. L’association s’occupe d’acheter des skis et de les revendre à ceux qui ont les moyens d’en acheter. Les écoliers participent à des courses de ski : 50 mètres en montée, puis descente, avec entre les deux l’aide d’un adulte pour se retourner dans le sens de la descente.

 

M. Lane organise ensuite les premiers concours de ski pour adultes sur Saint-Véran. Les concurrents partent de la place, passent dans le bois du Suffi, remontent sur la chapelle Sainte Elisabeth, puis sur le canal. Ils longent ensuite le canal jusqu’au Col la croix.

Ces concours s’apparentent à ce que nous appellerions aujourd’hui du ski de randonnée. Mais à l’époque les équipements pour pratiquer cette discipline n’existent pas encore, et les skieurs utilisent des skis alpins en fixation libre. Certains mettent des ficelles autour des skis pour faire « chaines ». D’autres percent un trou dans le ski au niveau de la chaussure et y insèrent un clou pour que « ça accroche un peu ».

Lors de ces courses, tous les participant se connaissaient et l’organisation était relativement souple : pas d’heure de départ ou d’arrivée, simplement des lots remis aux premiers. Ces lots étaient subventionnés par des natifs de Saint-Véran partis ouvrir des commerces ailleurs.

 

M. Lane est contraint de partir en Algérie en 1965, et c’est un nouvel instituteur, M. Bonnoy (originaire du Chazelet à La Grave) qui reprend l’association avec Augustin Prieur-Blanc comme secrétaire.

Le premier téléski : "le Pré du Géant"

Maison "le Soum"
Maison "le Soum"

Le projet de la station de ski naîtra avec Jacques Couëlle, architecte urbaniste, qui découvre Saint-Véran à l’occasion de vacances en famille en compagnie de sa femme Mireille, et de ses trois enfants : Jean-Pierre né en 1927, Jérôme né en 1929 et Savin né en 1931.

Il décide de venir vivre à Saint-Véran et achète une maison sur place (l’actuel musée « le Soum »). Il est apprécié pour sa générosité : il offre des cadeaux de Noël aux enfants du quartier, déposés au pied de l’arbre de Noël qu’il décore dans son jardin. Il organise également à cet endroit une chasse aux œufs à l’occasion de Pâques.

Il reste également dans les mémoires pour avoir inventé un système de volets pour son rez-de-chaussée avec un volet coulissant enterré  qui se logeait le long du mur et que l’on remontait pour l’accrocher au niveau du haut des fenêtres.

 

Dans l’idée de monter une station, Jacques Couëlle achète des terrains au Pré du Géant et s’associe avec Jean Pomagalski qui fournira les remontées.

Ce premier téléski est installé en 1937 (on peut en voir des vestiges au Pré du Géant). Trois huttes sont construites sur la colline pour loger les ouvriers qui montent le téléski.

 

L’inauguration se fait à l’hiver 1938, et les clients de l’hôtel Beauregard s’adonnent aux joies des sports d’hiver en échange d’un ticket pour emprunter le téléski, les recettes étant encaissées par Jean Pomagalski.

Un lac était même prévu au bas du vallon pour créer une patinoire alimentée par eau de la source, mais l’hiver sera trop doux et l’eau ne gèlera pas.

 

 

Un hôtel de 200 chambres est envisagé de l’autre côté de la route pour la saison prochaine.

Mais en septembre 1939 la guerre est déclarée, et tous les projets suspendus. Le téléski du Pré du Géant, qui n’aura fonctionné qu’une saison, n’accueille plus de joyeux vacanciers.

Il faudra attendre plusieurs années pour que le ski renaisse à Saint-Véran avec un deuxième téléski, au coeur du village...

Le deuxième téléski : "le Bouticari"

Jean Pomagalski
Jean Pomagalski

En 1952, des jeunes du villages récupèrent le câble du téléski et le ramènent au village

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Jean Pomagalski utilise l’argent reçu comme « dommages de guerre » pour installer des pylônes au « Bouticari », un terrain privé que les propriétaires prêtent gracieusement.

 

Le câble est réinstallé sur ces nouveaux pylônes, les Saint-Véranais peuvent utiliser gratuitement ce téléski d’environ 600 mètres de long et les vacanciers en s’acquittant d’un ticket auprès du perchman employé par Jean Pomagalski, M. Barthélémy.

 

Mais en 1959, Jean Pomagalski souhaite vendre le Bouticari...

La station communale

Le prix est fixé à 2 millions d’anciens francs. La somme n’est pas négligeable, et personne ne souhaite investir.

Mais s’accorde pour penser qu’il faut pas perdre de nouveau le remonte-pente, sachant que le seul autre téléski du Queyras se trouve à Aiguilles.

 

Quatre Saint-Véranais décident de s’associer pour racheter le Bouticari : Jacques Jouve, Jean-Marie Prieur-Blanc et Antoine et Jacques Missimilly. Un sacré investissement au vu des salaires de l’époque (Jean-Marie Prieur-Blanc rappelle qu’à l’époque il gagnait environ 350 000 francs par an).

Jacques Jouve, qui vit sur place, s’occupe de la vente des tickets et gère l’affaire jusqu’en 1965.

 

La commune entreprend la construction du téléski de « La Madeleine » avec Bernard Gentil. Pour que les deux téléski appartiennent au même propriétaire et que les skieurs n’aient pas à acheter deux tickets différents, la commune propose le rachat du Bouticari pour 2,5 millions de francs.

 

 

La station restera propriété de la commune jusqu’à l’association avec Molines en…

La station aujourd'hui

Le domaine skiable de Saint-Véran-Molines comporte à ce jour 33 km de pistes répartis en 30 pistes : 6 vertes, 9 bleues, 12 rouges et 3 noires.

Elles sont desservies par 13 téléskis et 1 télésièges.

 

Un forfait "Queyras" permet l'accès à l'ensemble des remontées mécaniques du Queyras.